Ahmadou Ahidjo :À quand le retour de ses restes ?

Si d’aucun le considère comme un héros national qui aura servi son pays pendant vingt deux ans de règne, d’autres part contre garde de lui un dictateur qui a été au service du colon ( France).
Le 28 février 1984, Ahmadou Ahidjo ancien président de la République unie du Cameroun, était condamné à mort par la justice militaire de son pays. Accusé de complot contre la sécurité de l’Etat, l’ex chef d’Etat a été jugé par contumace un an et demi seulement après avoir démissionné et laissé le pouvoir à son Premier ministre, Paul Biya.
En effet, le ciel s’était assoupi ce 28 février 1984, lorsque le tribunal prononça son verdict. L’accusation reprochait notamment à l’ancien président d’avoir organisé une réunion secrète chez lui et demandé aux hommes politiques du Nord Cameroun de renoncer à participer au gouvernement de Paul Biya. Ainsi, Ahidjo devrait faire l’objet d’une << fusillade sur la place publique >>. Tel est, ce 28 février 1984, le verdict sans appel prononcé par le tribunal militaire de Yaoundé, à l’issue d’un étrange procès dont le principal accusé, Ahmadou Ahidjo, a brillé par son absence. C’est d’ailleurs depuis Tunis la capitale politique de la Tunisie, que l’ancien président du Cameroun va apprendre sa condamnation pour des faits de complot contre la sûreté de l’Etat.
Élu président en 1960 grâce à l’indépendance du Cameroun français , Ahidjo a dirigé le pays pendant 22 ans, d’une poigne de fer . Son règne a été marqué par une répression sanglante des opposants, notamment ceux de l’Union des populations du Cameroun (UPC), et par une politique économique qui a favorisé les intérêts français au détriment de son pays. De plus, Il a instauré un régime autoritaire, caractérisé par la censure, les arrestations arbitraires et les exécutions publiques. Les opposants politiques ont été violemment réprimés, notamment lors de la guerre du Cameroun, qui a fait des milliers de morts.
Bien malin pourrait croire qu’Ahidjo n’a été qu’un pire chef d’Etat. Pourtant, sur le plan économique, il continue jusqu’à présent de faire la fierté des camerounais. C’est ainsi que dès sa prise de pouvoir, il va entamé plusieurs réformes économique structurelles qui va faire du Cameroun la locomotive d’Afrique subsaharienne. C’est ainsi que vont naître des entreprises telles que la REGIFERCAM, la SODECOTON, la SONEL, la SNEC et surtout la CAMAIR, qui faisait la fierté du Cameroun à l’international. Ect….
Ainsi en 1982, Ahidjo a soudainement démissionné, laissant la place à son Premier ministre, Paul Biya. Les raisons de cette démission restent encore floues, mais on sait que Ahidjo avait été confronté à des problèmes de santé et à des pressions internationales pour libéraliser son régime . Il décède en exil au Sénégal en 1989, à l’âge de 65 ans. Son héritage est toujours controversé au Cameroun, où certains le voient comme un père de la nation, tandis que d’autres le considèrent comme un dictateur . Son régime a laissé des traces profondes dans l’histoire du pays, et son influence est encore palpable aujourd’hui.
Des camerounais ont appelé au retour des restes d’Ahidjo au pays pour qu’il puisse être enterré dignement. Ce pendant, aucune date officielle n’a été annoncée jusqu’à présent. Mais il est probable que cette question soit réexaminée dans le cadre d’une véritable réconciliation nationale et de la reconnaissance de l’histoire du Cameroun.
Georges potain likeng