Douala engage un plan d’urgence routier : entre nécessité économique et pari politique
Le 4 septembre 2025, dans la Salle des Actes Rudolf Tokoto de l’Hôtel de Ville de Bonanjo, le maire de la ville, Dr Roger Mbassa Ndine, a pris la parole devant la presse pour détailler un ambitieux plan d’urgence de réhabilitation des voiries urbaines. Objectif affiché : fluidifier la circulation, sécuriser les axes stratégiques et relancer l’économie de la capitale économique.
Une réponse à l’urgence urbaine
Les embouteillages chroniques, les routes dégradées et l’insécurité routière minent depuis des années la vitalité de Douala. Chaque minute perdue dans les bouchons coûte cher aux entreprises, au port et aux ménages. Avec ce plan d’urgence, la mairie veut s’attaquer à ce mal structurel qui asphyxie l’économie locale et alimente la frustration citoyenne.
Au-delà du plan routier, un enjeu politique
Le calendrier n’est pas anodin : rentrée scolaire imminente, échéance présidentielle en octobre. Pour certains, le plan routier est une démonstration de volonté politique ; pour d’autres, une manœuvre électoraliste. Quoi qu’il en soit, l’initiative place le maire en première ligne et engage sa crédibilité. Car à Douala, les habitants n’attendent pas de nouvelles promesses, mais des résultats visibles et rapides.
Le pari de la durabilité
La vraie question reste celle de la pérennité. Les routes bitumées aujourd’hui résisteront-elles aux intempéries, au manque d’entretien et à la pression démographique ? Ce plan d’urgence doit être le prélude à une vision globale : transports publics, fluidité portuaire, voies secondaires et aménagements urbains intégrés. Sans cela, l’asphalte risque de n’être qu’un pansement sur une plaie profonde.
Une opportunité à transformer
La conférence de presse de ce jeudi marque un signal fort : Douala veut se remettre en mouvement. Mais tout dépendra de la capacité de la mairie à transformer cette annonce en réalité tangible. Car au bout de la route, il ne s’agit pas seulement de mobilité, mais de compétitivité, de sécurité et d’avenir pour la métropole économique du Cameroun.
Pélagie Mabamb
