Plomb : un ennemi silencieux qui menace l’avenir des enfants camerounais

 L’UNICEF Cameroun et le Ministère de la Santé Publique (MINSANTE) ont réuni ce mardi 12 juillet 2025 à Douala, journalistes, experts, représentants des ministères techniques et organisations de la société civile autour d’un Café Média consacré à la santé environnementale de l’enfant, avec un focus sur un poison invisible mais omniprésent : le plomb.

 L’initiative s’inscrit dans une démarche de renforcement des capacités nationales et de plaidoyer pour des politiques publiques efficaces en matière de santé environnementale.

Le constat est implacable : plus d’un enfant sur trois dans le monde vit avec des taux dangereux de plomb dans le sang.  Invisible, insidieux, ce métal lourd s’infiltre dans l’eau que boivent nos enfants, dans l’air qu’ils respirent, dans les sols où ils jouent. Les chiffres glacent le sang. Ici, à Douala, une étude du CREPD a révélé que l’eau, l’air, les aliments ou les sols proches des usines de recyclage de batteries, sont contaminés jusqu’à 150 000 ppm.

Pour le Dr Ngo’o Mebe Saurel, délégué régional de la Santé Publique : « Nous saluons l’initiative, le Ministère de la Santé Publique ne ménage aucun effort pour aider à la sensibilisation et la lutte contre l’intoxication au Plomb »

 Au fil des interventions, les experts détaillent comment ce métal toxique s’infiltre dans le quotidien : poussières dans l’air, peintures anciennes, ustensiles traditionnels, sols pollués… Les enfants, plus vulnérables, paient le prix fort : troubles du développement, baisse des capacités d’apprentissage, problèmes de santé irréversibles.

« Pour le cas du plomb, l’Etat a adopté des instruments, des normes et des décrets, exemple du décret de 2011 sur le règlement des substances chimiques nocifs et dangereux, à la suite, le ministre de l’environnement a pris un arrêté en 2017 pour interdire la circulation et la vente des peintures contenant du plomb de plus de 90 ppm. C’est dire ici clairement que nous voulons que nos population soient sensibilisées, cela participerait à protéger leur santé», a tenu à préciser mrLemnyuy William Délégué Départemental  MINEPDED

Chaque particule de plomb inhalée ou ingérée est une bombe à retardement pour le cerveau d’un enfant. Chaque retard de croissance, chaque difficulté d’apprentissage est peut-être la conséquence de notre inertie.

Un petit pas dans une salle de conférence, mais un grand pas vers un Cameroun où l’air, l’eau et le sol ne seront plus synonymes de menace pour les plus jeunes.

 Dr Ngum Bélyse Hal Mata, Health Spécialistes UNICEF : « Conscientiser la population sur la situation actuelle qui est celle que nous vivons, dans notre environnement, il y a le plomb, il est invisible, insidieux, nous devons éviter l’exposition surtout prolongé au plomb »

Ce Café Média n’était pas une simple rencontre. C’était un appel à l’action. Un rappel que les journalistes ne sont pas de simples témoins, mais des acteurs capables de mobiliser l’opinion, de mettre la pression sur les décideurs, et de changer la donne.

Protéger nos enfants contre le plomb, c’est défendre leur droit à une vie digne, et c’est aussi protéger le Cameroun de demain. Le temps des demi-mesures est révolu. L’heure est à l’action.

« Protéger les enfants contre les risques environnementaux comme l’exposition au plomb, c’est garantir leur droit fondamental à grandir en bonne santé », a déclaré Nadine Perrault, Représentante de l’UNICEF au Cameroun.

Le débat qui s’ensuit est animé. Les journalistes présents promettent de relayer le message. La session se conclut par une démonstration de la plateforme AGORA, un outil qui met la formation sur la santé environnementale à portée de clic.

Pelagie Mabamb